Baisse d’immunité chez le cheval : impact sur sa santé et solutions

Un cheval de sport, habituellement performant, subit une infection respiratoire sévère. Un jeune poulain, malgré les meilleurs soins, est constamment malade. Ces situations illustrent l'importance capitale d'un système immunitaire robuste pour la santé équine. Une immunité affaiblie expose le cheval à de nombreuses pathologies, impactant son bien-être, ses performances et sa longévité.

Le système immunitaire du cheval, complexe et dynamique, agit comme un bouclier contre les agents pathogènes. Il combine l'immunité innée, une réponse immédiate et non spécifique, et l'immunité adaptative, une réponse plus lente mais ciblée et durable. Un dysfonctionnement de ce système ouvre la voie à des maladies infectieuses, parasitaires ou autres complications.

Causes de la baisse d'immunité chez le cheval

Plusieurs facteurs, souvent interconnectés, peuvent contribuer à une baisse de l'immunité chez les chevaux. Comprendre ces causes est crucial pour une prise en charge efficace.

Facteurs intrinsèques (internes)

  • Prédisposition génétique : Certaines races sont plus sensibles à certaines maladies, indiquant une possible faiblesse immunitaire inhérente. Par exemple, certains chevaux peuvent être génétiquement plus sujets aux allergies.
  • Âge : Les poulains (moins de 6 mois) ont un système immunitaire immature, les rendant particulièrement vulnérables. De même, les chevaux âgés (plus de 20 ans) voient leur immunité naturelle décliner. On observe une augmentation de 30% des maladies infectieuses chez les chevaux de plus de 15 ans.
  • Stress chronique : Le stress intense et prolongé (compétitions, changements d'environnement, transport, conflits sociaux au sein du troupeau) libère du cortisol, hormone immunosuppressive, diminuant l'efficacité du système immunitaire. 70% des chevaux de compétition présentent des signes de stress chronique.
  • Maladies préexistantes : Des affections comme le diabète, les troubles digestifs chroniques ou une infestation parasitaire importante épuisent le système immunitaire, augmentant la vulnérabilité aux infections secondaires. Le nombre d'infections secondaires augmente de 50% chez les chevaux atteints de coliques chroniques.
  • Déficiences nutritionnelles : Un régime alimentaire déséquilibré, pauvre en vitamines (A, E, groupe B), minéraux (zinc, sélénium, cuivre) et oligo-éléments essentiels est un facteur majeur d'immunodéficience. Un déficit en vitamine E peut diminuer la réponse immunitaire de 40%.
  • Dysbiose intestinale : Un déséquilibre de la flore intestinale (microbiote) altère l'immunité, car 70% des cellules immunitaires se situent dans l'intestin. Ceci augmente la sensibilité aux infections et aux inflammations.

Facteurs extrinsèques (externes)

  • Parasitisme : Une forte infestation de parasites internes (strongles, ascaris) ou externes (tiques, poux) épuise l’organisme et affaiblit les défenses immunitaires.
  • Exposition à des agents pathogènes : Contact avec des animaux malades, mauvaise hygiène des installations, exposition à des agents infectieux (virus, bactéries, champignons) augmentent le risque d'infection.
  • Qualité de l'eau et de l'alimentation : Une eau contaminée ou une alimentation de mauvaise qualité (mycotoxines, moisissures) peuvent affaiblir le système immunitaire.
  • Gestion du troupeau : Surpopulation, manque d'hygiène, stress social augmentent la transmission des maladies infectieuses. Une densité excessive dans les boxes augmente le risque de transmission de 60%.
  • Polluants environnementaux : L'inhalation de particules polluantes peut avoir un effet négatif sur les fonctions immunitaires.

Manifestations cliniques d'une baisse d'immunité

Une immunité affaiblie se traduit par divers symptômes, souvent non spécifiques, rendant le diagnostic plus complexe. La vigilance est primordiale.

Symptômes non spécifiques

Fatigue persistante, apathie, perte d'appétit prolongée, amaigrissement progressif, fièvre récurrente inexpliquée, sont des signes d'alerte. Toute modification du comportement ou de l'état physique doit être examinée attentivement. La fréquence cardiaque au repos peut augmenter jusqu'à 15% en cas d'immunodéficience.

Augmentation de la sensibilité aux infections

Une immunité diminuée rend le cheval plus vulnérable aux infections respiratoires (toux, pneumonie, rhino-pneumonie équine), digestives (coliques, diarrhée), et cutanées (dermatites, eczéma). La fréquence et la sévérité des infections sont accrues.

Infections chroniques et récidivantes

Les infections persistent et réapparaissent malgré les traitements, témoignant d'une faiblesse du système immunitaire. La guérison est lente et difficile, nécessitant des soins prolongés.

Troubles dermatologiques

Problèmes de peau récurrents (dermatites allergiques, eczéma, infections cutanées) peuvent signaler une baisse de l'immunité. Ces problèmes peuvent être liés à un dysfonctionnement immunitaire ou à une intolérance alimentaire.

Cause probable Symptômes clés
Stress Anxiété, agressivité, troubles du sommeil, perte d'appétit, diarrhée
Déficience en Vitamine E Muscles faibles, faiblesse immunitaire, problèmes de reproduction
Parasitisme interne Amaigrissement, diarrhée, anémie, douleurs abdominales
Infection bactérienne Fièvre élevée, léthargie, douleurs articulaires, abcès
Maladie métabolique (ex: Cushing) Amaigrissement, soif excessive, polyurie, pelage hirsute

Diagnostic et prise en charge

Le diagnostic nécessite une approche vétérinaire globale, incluant un examen clinique, l'analyse de l'historique médical et des analyses sanguines.

Diagnostic vétérinaire

Le vétérinaire effectue un examen complet, évalue l'état général du cheval, recherche des signes d'infection ou de maladie. Une numération-formule sanguine, un dosage des immunoglobulines et d’autres tests peuvent être nécessaires pour évaluer la fonction immunitaire. Des tests spécifiques peuvent être effectués pour rechercher des agents infectieux particuliers.

Prise en charge thérapeutique

La prise en charge repose sur une approche multifactorielle.

  • Traitement des maladies sous-jacentes : Traitement des infections, gestion du diabète, traitement antiparasitaire, etc.
  • Nutrition optimisée : Alimentation équilibrée, riche en antioxydants, vitamines, minéraux et oligo-éléments. Adaptation du régime selon les besoins individuels. Des compléments alimentaires peuvent être prescrits par le vétérinaire.
  • Gestion du stress : Environnement calme, interactions sociales positives, exercices modérés, techniques de relaxation (ex : musique apaisante).
  • Stimulation immunitaire : Certaines plantes (échinacée, ginseng) possèdent des propriétés immunostimulantes, mais leur utilisation doit être encadrée par un vétérinaire.
  • Prophylaxie : Vaccinations régulières, lutte contre le parasitisme, hygiène stricte des écuries et du matériel, mesures de biosécurité pour limiter les risques d'infection.

Médecines complémentaires

L'ostéopathie et l'acupuncture peuvent être utiles pour gérer le stress et améliorer la circulation sanguine, soutenant ainsi le système immunitaire. Ces thérapies complémentaires doivent être utilisées en complément d'une approche vétérinaire conventionnelle et non en remplacement.

Prévenir une baisse d'immunité est primordial. Une alimentation de qualité, une gestion du stress, une hygiène irréprochable et une surveillance régulière par un vétérinaire sont essentiels pour maintenir la santé et le bien-être de votre cheval.

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